« Ce qui gouverne la vie, c’est le sexe et la mort ! » clame Galia « aux vivants et aux mortes, aux mortes et aux vivants » au crépuscule de sa vie. Elle qui se sait condamnée, Galia invite ses proches à une dernière fête avec tous ceux qui ont compté pour elle. Tour à tour, chacun se livre sur ses émotions, ses contradictions et ses espoirs déçus.
Carole Thibaut nous plonge dans un échange entre trois générations qui confrontent leurs visions du monde, malgré leurs différences sociales, économiques et culturelles.
Faisant fi des « opportunistes de la morale », ceux qui préfèrent les grands discours aux vrais débats, la pièce interroge : peut-on encore créer des ponts entre un quinquagénaire blanc cisgenre CSP+ et une jeune féministe en études d’anthropologie élevée par une mère célibataire ? Certes, le ton monte, mais ne vaut-il pas mieux ça que le silence ou qu’une tolérance de façade, uniquement destinée à éviter les vagues ?
L’écriture d’Un siècle est le fruit de quatre ans d’enquêtes autour de l’histoire sociale, politique et culturelle de Montluçon, une petite ville au centre de la France. Située au carrefour des métairies paysannes et du monde ouvrier, Carole Thibaut raconte ce lieu à travers les vies ordinaires de ses habitants. Les personnages qu’elle met en scène prennent vie entre réalité et fiction, nourris de la singularité de chaque comédien qui leur prêtent leur corps et leur voix. C’est cette oscillation magique qui donne toute la puissance d’incarnation au texte.
Au programme de cette soirée : savoir se taire et écouter, savoir ranger son ego et laisser tomber les grandes formules pour arriver à faire famille malgré les divergences d’opinions. Cette pièce est une ode au bonheur d’être ensemble.