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Les femmes et le théâtre : un matrimoine effacé

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Théâtre engagé
Réserve ta place !

Imaginez les sorcières de Macbeth, sans femmes. Même sort pour Juliette, et toutes les héroïnes du théâtre shakespearien. Jusqu’en 1660, les femmes n’étaient pas les bienvenues sur les planches. C’est à travers le mime et la Commedia dell’arte italienne que les comédiennes arrivent enfin sur scène. Mais là encore, l’invisibilisation historique des femmes de théâtre sévit : où sont leurs noms ? Il y a un « déficit de sources », comme le rappelle l’historienne Michelle Perrot dans Les femmes ou les silences de l’histoire. Or, c’est bien par leur nom que ces femmes seraient rentrées dans l’histoire, et auraient traversé les générations, devenant pour nous toutes des sources d’inspiration.

Georges Jules Victor Clairin, Portrait de Sarah Bernhardt, 1876, huile sur toile, Petit Palais.

Aujourd’hui donc, on tire la leçon, alors on compte. C’est primordial, sinon la place des femmes n’est pas mesurable. Parité dans la programmation, parité dans les moyens de production, parité dans le partage des sièges… Ces progrès dans le combat pour l’égalité homme-femme dans le domaine du théâtre, ont notamment été rendus possibles par les deux rapports ministériels de Reine Prat en 2006 et 2009.

Reine Prat, autrice de deux rapports ministérielspour l'égalité entre les femmes et les hommes dans les arts du spectacle.

Si une femme est nommée à la tête d’un théâtre, les journaux titrent : « Le nouveau directeur est une directrice ». Pour un homme, la presse parle de son projet et de sa vision. La différence est énorme. Julie Deliquet, metteuse en scène, directrice du Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis.

Pourtant, c’est de la vision des femmes dont on devrait entendre parler. Surtout au théâtre, où on travaille sur des oeuvres qui ont déjà été montées plusieurs fois : ce qui compte c’est le nouveau regard qui est porté sur le répertoire. Pourquoi entreprendre une énième version de Bérénice, si ce n’est pour interpréter cette pièce avec une nouvelle sensibilité contemporaine ou avec un radical et émancipateur female gaze.

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