Des chaises et des tables aux couleurs bariolées dispersées sur une grande terrasse illuminée le soir par une guirlande d’ampoules dorées…
Lors de la Révolution Française, cet endroit a servi de cartoucherie, mais il a explosé durant la Commune de Paris, quand les communards ont préféré mettre le feu au poudre plutôt que de rendre les armes ! Tour à tour lieu de confection des armes pendant la Première Guerre mondiale, puis occupé par les Allemands lors de la Seconde Guerre mondiale, ou encore réquisitionné comme centre de détention pendant la Guerre d’Algérie, ici se mêle la grande Histoire et les petites histoires qui se déroulent désormais chaque soir sur les planches.
À l’intérieur du théâtre, vous trouverez des vitrines sur chaque spectacle, minutieusement réalisées par la compagnie qui le joue. Certaines intègrent des éléments du décor, d’autres des photos, elles sont faites de morceaux de l’imaginaire des comédiens, toutes plus surprenantes les unes que les autres.
Et avant de partir, remarquez le monstre joyeusement touffu qui vous salue, c’est la mascotte du lieu !
Salon de musique d’un hôtel particulier parisien, dans un style Renaissance flamande alors très en vogue, le théâtre du Ranelagh est un lieu tout en chêne sculpté, avec un magnifique plafond à caisson, et couvert de compartiments portant emblèmes héraldiques, feuilles d’acanthe et arabesques. On comprend mieux pourquoi Debussy a joué ici en privé. Dans les années 1930, la salle devient un haut lieu cinématographique de la capitale, avec des protections d’art et d’essai. Aujourd’hui le Ranelagh nous déroule une programmation très classique qui met tout le monde d’accord.
Comme souvent dans l’histoire des théâtres, à l’origine, il y a une petite compagnie qui décide de s’implanter dans un lieu, ici : le Pavillon de la Bourse, une ancienne criée du Marché aux bestiaux de la Villette. Arlette Thomas et Pierre Peyrou fondent ensemble le Théâtre Présent en 1972, qui deviendra le Théâtre Paris-Villette en 1985. Aujourd’hui, le théâtre accueille des artistes du monde entier, avec une programmation résolument contemporaine et engagée.
Silvia Monfort est la seule femme à qui on a construit un théâtre sur-mesure, à son nom et de son vivant. Le théâtre est situé sur des anciens abattoirs, transformés en un théâtre haut en couleur. L’architecture est directement inspirée du chapiteau de cirque, symbole emblématique pour Silvia Monfort, qui a sillonné les routes de France pendant soixante années, jouant tous les soirs dans une ville différente sous un chapiteau, avec le collectif des Tréteaux de France. De plus, elle a créée la première école de cirque de France avec Alexis Grüss. La programmation garde encore aujourd’hui un petit côté circassien : pluridisciplinaire et contemporain !